Introduction
La forêt est un puissant atout contre le réchauffement climatique. Si on prend l'exemple de la France, la capacité d'absorption de carbone annuelle est estimée à 70 millions de tonnes équivalent CO2. Cela signifie donc que la forêt française permet de stocker 15% des émissions de gaz à effet de serre en France. A l'échelle mondiale, 76 kilos de CO2 sont séquestrés par les forêts chaque seconde. Les forêts du monde entier absorbent un tiers du CO2 émis par l'Homme.
Augmenter la surface des forêts à l'échelle globale, autrement dit reboiser, permettrait donc de capter une plus grande partie de nos gaz à effet de serre, nous permettant de lutter contre le réchauffement climatique. En outre cela permettrait de lutter contre la déforestation de certaines zones du globe (même si à l'échelle globale, la surface des forêts a augmenté, en particulier en France).
Combien d'arbres faudrait-il planter ?
Jean-Francois Bastin et Thomas Crowther, chercheurs à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich en Suisse ont livré une étude dans laquelle ils affirment que la plantation de 1200 milliards d'arbres pourrait grandement contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.
Actuellement sur Terre, on dénombre 3000 milliards d'arbres. Selon l'étude sus-présentée, en planter 1200 milliards de plus permettrait de stocker deux tiers des émissions de carbone émises depuis la fin du 19ème siècle.
Quelle superficie cela représente ?
D'après les études des chercheurs, planter 1200 milliards d'arbres représenterait 900 millions d’hectares.
Quel serait le coût ?
Selon Thomas Crowther, le coût de ce projet pourrait s'élever à 300 milliards de dollars. A titre de comparaison il s'agit du même montant que celui dépensé pour rénover les installations militaires françaises. A l'échelle globale, ce projet est donc tout à fait abordable.
Mais où planterait-on ces arbres ?
L'étude nous renseigne aussi sur cette question. Les chercheurs ont, dans leur modèle, fait en sorte que ces nouvelles plantations ne se fassent pas au détriment des terres urbaines ou agricoles. Il s'agirait de les planter sur des terres qui ne sont pas utilisées par l'Homme, des terres inutilisées. Ils ont étudié via des images satellites les lieux les plus propices à la plantation de ces arbres en tenant compte des forêts actuelles, du climat, du sol…
Il en est ressorti que la moitié des zones reboisables sont concentrées dans six pays : la Russie, les Etats-Unis, le Canada, l'Australie, le Brésil et la Chine. Les chercheurs précisent que l'Europe jouerait également un rôle majeur dans ce reboisement planétaire.
Voici une illustration des surfaces reboisables, selon le modèle développé par les chercheurs :

Un reboisement qui se met en place
Certes à bien plus petite échelle, des stratégies de reboisement commencent déjà à voir le jour ! En 2017 l'Inde avait réussi à planté 66 millions d'arbres en l'espace de douze heures. L'Australie a aussi lancé un plan d'action pour planter un milliard d'arbres d'ici 2030. Le Pakistan a lui aussi déjà commencé son reboisement, voulant planter 10 milliards d'arbres d'ici 2023. L’Éthiopie a également lancé un ambitieux plan de reboisement, affirmant en avoir planté 350 millions en douze heures. Le Canada, quant à lui, souhaite planter 2 milliards d'arbres.
Si ces projets se font à bien petite échelle, il s'agit d'un bon début !
Conclusion
Si reboiser est une excellente chose, ce n'est évidemment pas une solution miracle. Il faudrait veiller à ce que les plantations d'arbres incorporent plusieurs espèces, pour limiter l'impact des parasites. En outre, une attention particulière devrait être donnée aux feux de forêts.
Surtout, le reboisement ne doit pas être une excuse pour ne pas décarboner notre économie. La priorité doit toujours demeurer la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. Néanmoins le reboisement peut être une solution complémentaire intéressante.
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